mardi 4 août 2015

4 Le SI ? ! ?



Après une longue interruption due en particulier à la découverte d’activités futiles mais chronophages, et en plein mois d’août, je reprends le cours de mon blog.


Souvenez-vous : j’avais parcouru du Nord au Sud et d’Est en Ouest le continent informatique. J’y avais pratiqué l’activité de chercheur en maths appliquées et en informatique, de concepteur d’applications scientifiques, de réalisateur de logiciels, jusqu’à la mise en production. J’avais été aussi administrateur et gestionnaire de réseaux de stations Unix et de PC.

Côté savoirs et expériences, j’étais parti des froides contrées de l’informatique théorique, de la complexité des algorithmes, de l’IA, pour me frotter à la recherche opérationnelle. Non sans avoir développé de solides bases en langages et compilation, en Systèmes Informatiques.

De là j’avais fait des incursions poussées sur le temps réel, le contrôle-commande, les protocoles réseaux. Dans le même temps j’avais exploré la jungle des méthodes de modélisation et la fabuleuse contrée de l’Orienté Objets (méthodes, langages, BD). Le passage d’un schéma « entités-relations » à un schéma relationnel n’avais plus de secrets pour moi, mais la façon de mettre ça à la sauce « objets » restait un peu floue.


Bref, je me prenais pour l’honnête homme informaticien du vingtième siècle.
Par ailleurs j’avais l’impression de commencer à tourner en rond à la Direction des Études et Recherches, de n’avoir guère de nouveaux terrains à défricher.

Aussi, dès que l’opportunité s’en présente, je rejoins le germe du SI, à la Mission Système d’Information du GRTE (Gestionnaire du Réseau de Transport d’Électricité).  André Merlin y constituait le futur RTE, contre vents et marées. C’était une période un peu héroïque, avec une espèce de guerre des tranchées entre la Direction Production Transport et le futur RTE.


Et c’est là que je découvre le SI, que naïvement je prenais au début pour une déclinaison plus « mode » de SI que Systèmes Informatiques.

Bon, j’avais bien en tête une définition à la Wikipédia : « Un système d'information (SI) est un ensemble organisé de ressources qui permet de collecter, stocker, traiter et diffuser de l'information. Il s'agit d'un système socio-technique composé de 2 sous-systèmes, l'un social et l'autre technique. Le sous-système social est composé de la structure organisationnelle et des personnes liées au SI. Le sous-système technique est composé des technologies (hardware, software et équipements de télécommunication) et des processus concernés par le SI ». Mais cela reste un peu abstrait.


Toutefois, un point important me semble manquer dans la définition ci-dessus : la vue Information. Les flux de données support de l’information de l’entreprise, les référentiels et les stockages d’information, l’analyse précise de la transformation des informations dans les divers processus de l’entreprise. Bref, au-delà de la tuyauterie, et des réservoirs, qu’est-ce qui circule et se transforme dedans. Autrement dit tout l’enjeu des couches hautes de l’urbanisme et des méthodes associées, y compris l’aspect analyse des processus.


À la DER je n’avais guère eu l’occasion de me frotter au « SI ».

  • La DER est plus côté scientifique et technique, très peu côté gestion. Or j’ai l’impression que le paradigme SI est plutôt né côté gestion.Certes, javais un peu fricoté avec la gestion. En particulier, membre pendant plusieurs années du bureau du collège GID de l’AFCET (Gestion, Informatisation, Décision), j’y avais côtoyé les illustres pères de MERISE. J’étais donc assez au fait des méthodologies d’analyse des informations. Mais ce n’était pas encore la vision « urbanisme » ou « architecture d’entreprise ».
  • Malgré le côté « chercheurs », les activités de la DER sont plutôt de la maîtrise d’œuvre, ou de l’appui à maîtrise d’ouvrage, mais non réellement de la maîtrise d’ouvrage : c’est le « business » qui décide de son SI et qui est « propriétaire » des informations qui y circulent.

A la mission Système d’Information, je plongeais donc dans une vision Maîtrise d’Ouvrage, au côté des acteurs clefs du business, qui se développait vers les activités de marché de l’énergie électrique. Et il fallait se préoccuper aussi bien des contenus informationnels que des contenants à créer, presque « from scratch ».
Le RTE se développant à côté d’EDF, pour ne pas dire contre, c’est aussi tous les aspects politiques et organisationnels du SI auxquels je me trouvais mêlé, en tant que chef adjoint du nouveau Département SI. Mais … la suite au prochain numéro.