Après une longue interruption due en particulier à la
découverte d’activités futiles mais chronophages, et en plein mois d’août, je
reprends le cours de mon blog.
Souvenez-vous : j’avais parcouru du Nord au Sud et
d’Est en Ouest le continent informatique. J’y avais pratiqué l’activité de chercheur
en maths appliquées et en informatique, de concepteur d’applications
scientifiques, de réalisateur de logiciels, jusqu’à la mise en production.
J’avais été aussi administrateur et gestionnaire de réseaux de stations Unix et
de PC.
Côté savoirs et expériences, j’étais parti des froides
contrées de l’informatique théorique, de la complexité des algorithmes, de
l’IA, pour me frotter à la recherche opérationnelle. Non sans avoir développé
de solides bases en langages et compilation, en Systèmes Informatiques.
De là j’avais fait des incursions poussées sur le temps
réel, le contrôle-commande, les protocoles réseaux. Dans le même temps j’avais exploré
la jungle des méthodes de modélisation et la fabuleuse contrée de l’Orienté
Objets (méthodes, langages, BD). Le passage d’un schéma « entités-relations »
à un schéma relationnel n’avais plus de secrets pour moi, mais la façon de
mettre ça à la sauce « objets » restait un peu floue.
Bref, je me prenais pour l’honnête homme informaticien du
vingtième siècle.
Par ailleurs j’avais l’impression de commencer à tourner en rond à la Direction des Études et Recherches, de n’avoir guère de nouveaux terrains à défricher.
Par ailleurs j’avais l’impression de commencer à tourner en rond à la Direction des Études et Recherches, de n’avoir guère de nouveaux terrains à défricher.
Aussi, dès que l’opportunité s’en présente, je rejoins le
germe du SI, à la Mission Système d’Information du GRTE (Gestionnaire du Réseau
de Transport d’Électricité). André
Merlin y constituait le futur RTE, contre vents et marées. C’était une période
un peu héroïque, avec une espèce de guerre des tranchées entre la Direction
Production Transport et le futur RTE.
Et c’est là que je découvre le SI, que naïvement je prenais
au début pour une déclinaison plus « mode » de SI que Systèmes
Informatiques.
Bon, j’avais bien en tête une définition à la Wikipédia :
« Un système d'information (SI) est
un ensemble organisé de ressources qui permet de collecter, stocker, traiter et
diffuser de l'information. Il s'agit d'un système socio-technique
composé de 2 sous-systèmes, l'un social et l'autre technique. Le sous-système
social est composé de la structure organisationnelle et des personnes
liées au SI. Le sous-système technique est composé des technologies (hardware,
software
et équipements de télécommunication) et des processus
concernés par le SI ». Mais cela reste un peu abstrait.
Toutefois, un point important me semble manquer dans la
définition ci-dessus : la vue Information. Les flux de données support de
l’information de l’entreprise, les référentiels et les stockages d’information,
l’analyse précise de la transformation des informations dans les divers
processus de l’entreprise. Bref, au-delà de la tuyauterie, et des réservoirs, qu’est-ce
qui circule et se transforme dedans. Autrement dit tout l’enjeu des couches
hautes de l’urbanisme et des méthodes associées, y compris l’aspect analyse des
processus.
À la DER je n’avais guère eu l’occasion de me frotter au « SI ».
- La DER est plus côté scientifique et technique, très peu côté gestion. Or j’ai l’impression que le paradigme SI est plutôt né côté gestion.Certes, javais un peu fricoté avec la gestion. En particulier, membre pendant plusieurs années du bureau du collège GID de l’AFCET (Gestion, Informatisation, Décision), j’y avais côtoyé les illustres pères de MERISE. J’étais donc assez au fait des méthodologies d’analyse des informations. Mais ce n’était pas encore la vision « urbanisme » ou « architecture d’entreprise ».
- Malgré le côté « chercheurs », les activités de la DER sont plutôt de la maîtrise d’œuvre, ou de l’appui à maîtrise d’ouvrage, mais non réellement de la maîtrise d’ouvrage : c’est le « business » qui décide de son SI et qui est « propriétaire » des informations qui y circulent.
A la mission Système d’Information, je plongeais donc dans
une vision Maîtrise d’Ouvrage, au côté des acteurs clefs du business, qui se
développait vers les activités de marché de l’énergie électrique. Et il fallait
se préoccuper aussi bien des contenus informationnels que des contenants à
créer, presque « from
scratch ».
Le RTE se développant à côté d’EDF, pour ne pas
dire contre, c’est aussi tous les aspects politiques et organisationnels du SI
auxquels je me trouvais mêlé, en tant que chef adjoint du nouveau Département
SI. Mais … la suite au prochain numéro.