lundi 13 février 2017

11 Les TICS : vers le chômage de masse.







Bye Bye ! C'est moi qui te remplace !

Résultat de recherche d'images pour "robot"Dans les articles précédents, j'ai essayé d'illustrer les impacts du développement des TICs et de la robotisation sur l'emploi et le travail.
En particulier j'ai évoqué le phénomène de l'ubérisation de l'économie : développement de plateformes d'intermédiation détruisant essentiellement des emplois marchands et créant simultanément des emplois précaires, à protection sociale ultra limitée. Je laissais entendre que sur ce dernier point le pire n'est pas sûr et que, à coups de gréve - comme celles des chauffeurs d'UBER en Californie ou en France - la situation financière et le statut de ces nouveaux prolétaires pouvait s'améliorer ... progressivement.
Il n'en reste pas moins que des emplois qualifiés disparaissent, et que la contrepartie ce sont des emplois peu qualifiés et en nombre inférieur.
C'est bien que ce que pointe le rapport de l'OCDE de l'année dernière.
Mais avec une "bonne nouvelle" dans ce rapport : seuls 9% des emplois (en France) seraient directement menacés. 
Sauf qu'en fait 40 à 50% au total des emplois seraient impactés par une automatisation à 50% ou plus! Les 9% ce sont les emplois automatisables à 70% et plus. Qui représenteraient quand même deux millions. Et en oubliant de dire combien d'emplois seraient supprimés du fait de l'automatisation partielle  des 30 autres % !  Deux millions de chômeurs encore en plus ?
Et là , n'en déplaise à Schumpeter, si l'on voit bien les emplois menacés, on a du mal à identifier les nouveaux emplois créés par les TICS ou la robotisation : certes il y en a, mais en nombre incomparablement plus faible et avec des niveaux de qualification difficilement atteignables par les futurs chômeurs.
On trouvera un argumentaire plus détaillé dans l'article de l'Obs (cliquer).

Pour un changement de paradigme

Faut-il pour autant chercher à freiner le développement des TICS et de la robotisation ? Celui-ci a un caractère presque inexorable du fait des logiques économiques : pression concurrentielle vers l'augmentation de la productivité.
Faut-il au contraire s'interroger sur la société que nous voulons ? Naïvement, s'il faut moins de travail humain pour produire les mêmes biens et services, ne faut-il pas chercher à le répartir plus équitablement ? au risque de faire baisser la productivité ! et moyennant un effort de formation considérablement accru.
Ne faut-il pas également revoir la protection sociale ? réfléchir sans a priori au revenu universel évoqué par le candidat du PS ?
Sauf qu'en tirant ce fil, c'est toute la pelote qu'on attrape : un revenu minimal garanti ne peut être assis uniquement sur la contribution des actifs ... surtout si le revenu global des actifs baisse du fait de l'augmentation du chômage et de la multiplication des emplois peu qualifiés, et donc peu rémunérés (aujourd'hui). 
Autrement dit il faut revoir tout le système fiscal et imposer plus les revenus du capital - quelle horreur ! - ce qui indubitablement est rendu pour le moins compliqué, si ce n'est impossible, par la mondialisation des économies et de la finance.